Etienne Mann

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Etienne s'inscrit au club de go pendant l'année scolaire 1987/88.
Il est alors en 6è.
4è kyu en 91,1er dan en 93, il participe à d'innombrables tournois nationaux et internationaux de jeunes (Budapest, Plzen) sans rien gagner.

Après 2 années en Maths sup et spé à Kléber, Etienne poursuit ses études à la fac de Maths de Strasbourg. Il réussit son agrégation en juin 2000.

Meilleur joueur de la ligue de l'Est en 97 et 98, il participe à la phase finale du championnat de France organisé dans la salle du Ciné-Bal de l'Aubette en septembre 98.

    

DNA 26-8-98

Portrait:    Deux joueurs de go

 

 Les championnats de France de go vont bientôt se dérouler à Strasbourg. Les vingt meilleurs joueurs de l'hexagone seront présents. Parmi eux, deux strasbourgeois, Étienne Mann, 22 ans, et Antoine Fenech, 12 ans.

 Le go dans les pays asiatiques est un phénomène que les occidentaux ont du mal à appréhender. Les joueurs sont de véritables stars avec des fans et des émissions de télévision sont consacrées au jeu. Rien de tout cela en Europe pour le moment. Mais le go glane de plus en plus de curieux, parfois attirés par son renom (« le jeu des jeux »), parfois par le concours des circonstances. « Je joue depuis onze ans maintenant. J'ai commencé au collège St-Étienne avec Albert Fenech », raconte Étienne Mann. Antoine Fenech n'a que huit années de pratique, mais ses premiers coups sur le goban (le plateau sur lequel les pions sont posés) date de sa prime enfance : il avait tout juste quatre ans. Aujourd'hui, ils ont à peu près le même niveau, 1ère dan, avec un avantage pour Antoine.

 Comme les échecs, le go est un sport cérébral. Il ne faut pas s'imaginer pour autant deux êtres chétifs, complètement absorbés par le jeu. Antoine est un petit garçon sage, certainement pas si sage que ça. Étienne est un grand gaillard blond. Bien malin qui devinerait qu'il fait des études de maths. « L'an prochain, je rentre en prépa-agreg. Je me destine au professorat. »« Moi aussi, je serai prof de maths », reprend Antoine. Passionné de football, il a dit un jour vouloir devenir joueur professionnel. Cela a surtout eu pour effet de bien faire rire ses camarades de classe.

 Si le Racing ne lui ouvre pas ses portes, par contre, d'autres professionnels se sont intéressés à Antoine. « Bientôt, je vais aller à Tokyo. Je suis invité par Chizu Kobayashi, la meilleure femme du monde (8ème dan). » Mais l'expérience s'arrêtera là. Si les joueurs de go sont des demi-dieux au Japon, il y a bien sûr, un prix à payer. Là-bas, les enfants interrompent leurs études vers 14 ans pour ne s'occuper plus que de go, rien que de go.

 Étienne n'en fait pas sa principale activité. « J'y consacre un soir par semaine. Je suis assez occupé. Il y a les études, et je jongle beaucoup. » Plus original, il pratique aussi le hockey sur monocycle. Quant à Antoine, le foot est une de ses seules préoccupations. « Je regarde les matchs à la télé. Je peux voir presque tout le championnat, il y a le satellite à la maison. »

 Évidemment, Antoine a suivi religieusement la Coupe du Monde en vibrant pour la France, le Nigéria et la Corée du Sud. Étienne explique  : « Les meilleurs joueurs de go actuellement sont coréens, son entraîneur est coréen, il a participé aux championnats du monde des moins de 18 ans à Séoul... » « Et Seo joue au Racing », ajoute Antoine. « D'ailleurs, je voudrais bien savoir s'il joue au go. » La question est posée.

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