A la découverte de l'univers du manga
A l'initiative de la librairie Kaobang se tient, ce
week-end, la première convention pour les amateurs de bandes dessinées
japonaises à Strasbourg. Un salon « 100 % fans » salle de la
Bourse, samedi et dimanche, également destiné à faire découvrir aux curieux
cet univers du manga.
Rien de commercial dans cette première convention
« Japan addict », dédiée au manga. Les trois créateurs de la
librairie Kaobang, spécialisée dans la culture asiatique, Nathalie Ludwig,
Fabrice Dunis et Florence Krecina, ont en effet décidé d'offrir un espace aux
fans, avec l'appui de nombreuses associations. En clair, point de professionnels
ce week-end salle de la Bourse, mais une vingtaine d'amateurs « bourrés
de talent, qui ne demandent qu'à montrer ce qu'ils aiment, et à partager leur
passion », souligne Nathalie.
Jeux vidéo, dessins
animés et BD Dessinateurs de cartes postales, de fanzines, ou créateurs de jeux vidéo
amateurs montreront ainsi sur place leur savoir-faire aux fans avertis ou
amateurs curieux. Car les organisateurs mettent un point d'honneur à ne pas
exclure de cette convention les novices en matière de culture japonaise, en
leur permettant au contraire de découvrir un univers de plus en plus prisé.
Les organisateurs promettent par ailleurs de multiples animations. Déjà
avec la projection de dessins animés inédits, des démonstrations de jeux
comme l'ancestral jeu de go, des jeux de cartes, ou un « Qui veut gagner
des millions ? » spécial manga, le tout assuré par l'association
Tsubasa. Les visiteurs auront également la possibilité de jouer en jeu libre.
Samedi soir seront projetés trois premiers épisodes de trois dessins animés
inédits, suivis de publicités japonaises ou de scènes d'anthologie d'arts
martiaux dans des films bien connus du grand public. Une sorte de nuit de la pub
à la sauce japonaise, dès 20 h.
Dimanche, place aux cosplayers, ces grands adultes qui créent les
costumes de leur personnage de manga favori, qui défileront dans l'après-midi.
Odile Schmitt, la doubleuse de Tao, héros du dessin animé « Les cités
d'or », promet une apparition remarquée aux alentours de 14 h, et
devrait même faire un doublage en live.
Un point important pour les fans de dessin animé japonais, considéré là-bas
comme un art au même titre que la calligraphie ou la peinture : « Contrairement
aux Européens ou aux Américains, les Japonais réalisent des dessins animés
pour adultes aussi. Mais dans les années 80, quand on les a importés ici, ce
n'était pas encore très bien compris. Du coup, on avait des doublages
hallucinants, très loin de la réalité », précise Fabrice. A découvrir
également sur place la collection de la Strasbourgeoise Marianne Prevost, fan
de la célèbre Hello Kitty.
Article DNA du Vendredi 30 janvier 2004
L'univers du manga à Strasbourg: Elodie invente Yukio la mercenaire
Elodie Schlosser prépare un manga. Elle expose ses dessins à la première convention « Japan addict », qui se tient encore aujourd'hui à Strasbourg.
Elle a vingt ans, des yeux bleus qui rient tout le temps, et des tresses à la Fifi Brin d'acier. Pourtant, Elodie Schlosser préfère l'univers asiatique du manga à celui d'Astrid Lindgren, la maman suédoise de Fifi.
« La case explose »
Son amour du dessin, elle le doit au manga : « Au début, je
me contentais de recopier les images en plus grand, et puis petit à petit, j'ai
appris à maîtriser le coup de crayon », raconte Elodie. Et la voilà qui
se lance aujourd'hui dans la création. La jeune Strasbourgeoise prépare un
manga, ni tout à fait shojo (pour les filles), ni tout à fait shonen (pour les
garçons).
Hôtesse de caisse dans le civil, « pour payer mon studio »,
Elodie écrit l'histoire et dessine les images de la future production. Son héroïne,
Yukio, jolie rousse aux yeux bleus, mercenaire du gouvernement qui l'a créée
en laboratoire, combat les sorciers ennemis sans se poser de questions.
C'est une fille assez sombre, et même plutôt méchante dans l'action.
Elodie cherche à glisser un message dans ses pages : « J'essaie de
montrer que chacun se bat pour ses idéaux, et qu'il n'y a pas d'un côté les
gentils, et de l'autre, les méchants. »
Elodie a bouclé le scénario et s'attaque aux dialogues. Elle présente
des dessins à la convention « Japan addict », organisée pour les
amateurs à l'initiative de la librairie Kaobang, salle de la Bourse. « Je
veux montrer que les Français sont capables de sortir des mangas, comme les
Japonais et les Coréens », dit la jeune fille, qui compte bien se faire
éditer.
Elodie juge la BD occidentale « monotone », à cause des
limites de la case qui « coincent » trop les images. Dans le manga,
« la case explose », libère le dessin, le rend plus expressif :
« On sent plus ce que l'auteur veut faire passer. »
A force de mangas, dévorés dans tous les sens, Elodie s'est prise
d'amour pour la culture japonaise : « J'ai acheté plein de bouquins
pour en savoir plus, et je n'ai pas été déçue. » Elle rêve d'un
voyage au pays du soleil levant, quoi de plus logique ? Yukio l'y conduira
un jour peut-être.
M.S.
« Japan addict », salle de la Bourse, place
De-Lattre-de-Tassigny à Strasbourg. Aujourd'hui dimanche, de 10 h à 20 h.
Entrée : 2 € (les visiteurs venus la veille ont reçu un ticket
valable pour les deux jours). A 13 h 30 : rencontre avec Odile
Schmitt, comédienne de doublage. De 14 h à 17 h : défilé de
Cosplay.