DNA 9-1-84

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De plus en plus de joueurs de go en Alsace

 

Les joueurs d'échecs étaient bien seuls hier au Cercle d'échecs de Strasbourg; en effet, la plupart des tables étaient occupées par les participants de la première étape des championnats de France de go. Ils étaient trente-six à s'affronter amicalement autour des supports en bois (des goban ) et à placer des pierres blanches ou noires afin de délimiter le plus grand territoire possible... et de remporter la partie.

Le jeu de go est né au Tibet, il y a plus de quatre mille ans. Jeu préféré des Chinois, il a rapidement franchi les frontières pour s'implanter solidement au Japon. On raconte que vers 1100 des empereurs subventionnaient les meilleurs joueurs et ils les incitaient à devenir de plus en plus forts. Si le go s'est développé au fil des siècles au Japon, il a disparu en Chine le temps de la révolution culturelle avant de connaître un nouveau développement. Tant au Japon qu'en Chine, certains joueurs sont devenus des professionnels qui ne vivent qu'en disputant des tournois de go de haut niveau.

C'est un, étudiant coréen, Lim Yoo Jong, qui a introduit le jeu en France à la fin des années soixante. Lim Yoo Jong donnait des cours de go à des camarades contre des cours de français. Les goban ont séduit les étudiants français qui ont créé des clubs de go dans la plupart des villes universitaires.

Il y a quatre ans...

A Strasbourg, le go est apparu il y a quatre ans; c'est Didier Roth, membre du cercle d’échecs local et professeur de mathématiques, qui a lancé un club. Si début 80 ils n'étaient qu'une dizaine à se passionner pour ce jeu, ils sont actuellement près de cent. Parmi eux, des joueurs d'échecs de 20 à 60 ans et beaucoup de jeunes lycéens de Fustel De Coulanges et du collège Saint - Etienne notamment car dans ces deux établissements certains professeurs de mathématiques proposent, en option libre, une initiation au go.

Le principe du jeu est très simple: on pose alternativement des pierres blanches ou noires sur l'une des trois cent soixante et une intersections dessinées sur le support. Le joueur ayant réussi à délimiter le plus large territoire remporte la partie. " Pour jouer au go, explique un passionné, il faut avoir une vue globale et le sens de la relativité. C'est ainsi qu'au cours d'une partie, il vaut mieux céder une partie d'un territoire afin de pouvoir développer par la suite une stratégie d'ensemble.

Hier, les tirages au sort et les classements ont été établis par un micro-ordinateur que contrôlait Gérard Grandmougin, le trésorier du club de Strasbourg. Les trente-six participants étaient venus de toute l'Alsace et de Lorraine. D'autres tournois se déroulaient à Grenoble, Nice, Nantes, Bordeaux, Lille et Paris. Les cinq meilleurs joueurs de chaque ville ont été sélectionnés pour la seconde manche qui se déroulera les 21 et 22 janvier à Paris. A l'issue de deuxième tournoi, six joueurs seront sélectionnés pour la finale des championnats de France qui aura lieu début juin dans la capitale.

J -P. D.

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