Frédéric Renaud             Accueil        Meilleurs joueurs en France

par Maria DUTEIS et Eric PARÉ pour la revue française de go

Cette fois, c'est Frédéric Renaud, 3ème dan toulousain et vice-président de la Fédération Française de Go qui s'est prêté avec bonhomie à notre jeu des questions - réponses.

-    Quand et comment as-tu appris à jouer au go ?

-    J'avais appris les règles chez les Séailles, mais c’est en 1983 que j'ai commencé réellement à jouer avec François Mizessyn à l'IGC (Institut de Génie Chimique). Ce qui m'a plu dans le go, c'est que, lors d'une partie, comme un artiste brosse un portrait en trois coups de crayon, il faut essayer d'aller à l'essentiel... Très vite, j'ai fondé un club à l'ENSEEIHT de Toulouse. J'ai pris cela très au sérieux ! En effet, je notais sur un petit carnet le résultat des parties... " Ah, 3 parties perdues, on rajoute une pierre !" (rires). J'ai progressé assez vite (3ème kyu en un an). J'ai préparé mon premier tournoi avec le livre de Maître Lim. J’ai été jusqu'à poser 30 fois la même partie ( Donzet contre Van Zeist ) dans un week-end ! je ne supportais pas de ne pas comprendre ! je suis un acharné quand je m'y mets ! (rires). En 1985, j’ai fréquenté le club de Paris. Je séchais mes formations en management pour pouvoir aller jouer ! Et c'est durant mes 2 heures quotidiennes de métro que j'ai assimilé "Modem Fuseki et Joseki de Sakata. En 1991, j'étais 3ème dan.

-    Quelles sont tes forces et tes faiblesses dans ton jeu actuel ?

-    Ma force, c'est que je n'ai pas peur d'aller jusqu'au bout des choses même si c'est un peu abusif ! (rires). Ma faiblesse... ? Mon manque de connaissances théoriques sur les débuts de parties, en particulier la direction de jeu.

-    Tu es 3ème dan et, en même temps, tu as des responsabilités au niveau fédéral. C'est assez rare. penses-tu qu'il y ait une raison à cela et, toi, comment arrives-tu à concilier les deux ?

-    A mon avis, il n'y a pas de rapport entre le niveau d'un joueur et son engagement dans la vie du go. De fil en aiguille, je suis entré à la fédé, et quand je commence quelque chose, j'aime bien aller au bout. J'arrive à concilier les deux parce que je suis quelqu'un d'organisé. Mon but est avant tout de développer le go, que l'ambiance ne se perde pas... Je pense que le go peut apporter beaucoup de choses aux gens, en particulier aux enfants.

-    Quels sont tes objectifs en tant que joueur ?

-    Un niveau dans l'échelle supérieur à 350 fin 1998, et 5ème dan pour l'an 2000.

-    Au moins c'est précis !

-    Oui, j'ai constaté que ça marche beaucoup mieux si je me fixe des objectifs très clairs (et réalistes !) dans le temps.

-    Tu as 2 enfants ; Jessica (14 ans et demi) joue au go et Guillaume (2 ans et demi) pose déjà très bien les pions. As-tu suivi une méthode pour les initier ?

-    Non, l'initiative vient entièrement d'eux. Comme tous les enfants, ils s'intéressent à ce que font leurs parents et cherchent à les imiter. Pour l'instant, je n'ai suivi aucune méthode particulière d'apprentissage. Guillaume, qui est encore trop petit pour savoir jouer, est attiré par l'aspect ludique. Quand à Jessica, elle apprécie beaucoup le milieu du go.

-    Tu as écris un livre, "Introduction au go" ; quel était ton but en l'écrivant ?

-    Je voulais avant tout présenter les choses d'une manière différente de la méthode japonaise. Cela demande beaucoup de travail car pour présenter les concepts de base, il faut s'assurer de bien les maîtriser soi-même !

-    Pour finir, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un 10-12ème kyu qui veut progresser ?

-    Être motivé ! Assimiler (c'est à dire les connaître par cœurs !) quelques livres comme "Tesuji", "Basic Technics of Go", "The Second Book of Go" (qui sera bientôt traduit en français). Il faut aussi se faire expliquer ses propres parties. Pour connaître ses forces et ses faiblesses, il faut faire quatre tournois par an. En effet, dans un tournoi, tu es "à poil", exactement devant ce que tu sais ! (rires). On peut aussi apprendre des parties de pros, enfin celles qu'on aime bien ; c'est un peu comme la peinture, on est plus ou moins sensible à un tableau.

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